Une association plus que centenaire......

 

          L'Amicale Jules-Simon,en tant qu'association, est née en 1904, trois ans après la célèbre loi de 1901et nous avons commémoré en 2004 son premier centenaire. Elle est née de la volonté de Joseph-Marie ALLANIC (1831-1912 ) qui fut professeur au collège de 1858 à 1903. Son but était de "venir en aide aux anciens professeurs et élèves malheureux, à leurs veuves et à leurs enfants, de créer et d'entretenir au collège des bourses, de donner des fournitures de classe aux élèves nécessiteux". Disposant de dons et de legs assez importants, elle vient en aide aux "cas sociaux"( fréquents à une époque où la gratuité de l'école n'était pas acquise jusqu'au terme des études secondaires), et d'entretenir ses propres "pupilles", c'est-à-dire les élèves pauvres à qui elle offrait des bourses.

Parmi les principaux présidents de l'association jusqu'en 1940, outre son fondateur J.M ALLANIC, on citera Maurice MARCHAIS

( 1878-1945 ), député, maire de Vannes qui, comme président de notre association de 1926 à 1940, eut à cœur d'entretenir le souvenir des "anciens", notamment les soixante-dix anciens élèves et professeurs tués pendant la guerre de 1914-1918.Lui-même eut à souffrir des hostilités: en 1940, les autorités d'occupation le révoquent de ses fonctions de maire pour avoir, en public, qualifié Pétain de "vieille ganache", et avoir refusé de fournir la liste du conseil d'administration de l'association, dont les membres sont de facto suspectés d'être des "terroristes", résistant, incarcéré, il meurt au lendemain de la libération.

 

A partir de 1950, les temps changent. Déjà, dès 1927, l'association avait recueilli en ses rangs, les quatre premières élèves du cours secondaire féminin qui se présentent au baccalauréat. Ce n'est qu'un premier pas vers de nouvelles ouvertures. Sous la présidence (1953-1971) d'Albert COMMELIN, figure vannetaise très connue et libraire de son état, l'association, ( qui se double même d'une section parisienne de 27 membres!), s'honore en rendant hommage aux anciens; mais elle n'a plus les moyens financiers de ses débuts. En outre, un nouveau paysage scolaire se dessine. La création de nouveaux collèges et lycées redistribue les cartes et impose de nouveaux objectifs.

 

Il faut surtout, à partir de 1970, tenir compte d'une nouvelle donne: à chaque cycle correspond dorénavant un établissement distinct. Le poids des souvenirs, l'appropriation des locaux ne peuvent donc plus exercer la même charge émotive chez les élèves. Le temps est loin où un élève interne pouvait dire (c'était en 1950 ) :"j'avais deux objectifs majeurs dans la semaine : le foot le jeudi après-midi, et la messe à la chapelle le dimanche matin. Je n'allais à la messe que pour voir les filles".

 

Notre association s'adapte à ces diverses contraintes, s'ouvre à ces nouveaux horizons, délocalise ses assemblées générales et participe dans la mesure de ses faibles moyens financiers à la vie scolaire. Mais l'âge et la lassitude font aussi leur œuvre. En 2000, un creux s'observe et certains envisagent même une dissolution.

 

La reprise de 2001/2003, en renouvelant les équipes, en imposant de nouveaux statuts, permet à l'association de repartir. En 2004, elle fête son centenaire et depuis, elle participe à la hauteur de ses moyens à l'action éducative que ses fondateurs avaient privilégiée. Aujourd'hui tournée vers le soutien aux arts plastiques, au sport, à la poésie, elle n'oublie pas pour autant les contacts entre les anciens, les rencontres festives ou commémoratives, les publications, des raisons suffisantes pour nous rejoindre et nous aider.

 

Patrick ANDRE